- tracassier
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• 1680; de tracasser♦ Qui se plaît à tracasser les gens, fait subir des tracasseries. Un directeur tracassier. Une bureaucratie tracassière. « L'affection des vieilles gens est souvent minutieuse et tracassière » (Balzac). — Subst. « J'avais affaire à un tracassier, qui mettait l'astuce à la place du savoir » (Rousseau).tracassier, èreadj. Qui se plaît à faire des tracasseries. Une administration tracassière.⇒TRACASSIER, -IÈRE, adj.A. — [En parlant d'une pers.]1. Vx. Qui ne cesse pas de se manifester, qui ne peut tenir en place, en repos. Vous le savez, je n'aime pas à me mêler des affaires d'autrui; mais quand il s'agit de rendre service, et à des amis encore, sans me vanter je suis aussi actif, aussi tracassier que monsieur et madame Tatillon (PICARD, Théâtre, t. 4, Tracass., 1804, III, 14, p. 318).2. Qui s'emploie, par une attitude tatillonne et mesquine, à susciter des difficultés, des ennuis à autrui. J'exhalai ma bile dans un roman où je fis le portrait d'une femme vaine, tracassière, acariâtre (JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 5). Madame ne tarda pas à changer d'allures vis-à-vis de moi. De gentille qu'elle avait été jusqu'ici, elle devint dure, exigeante, tracassière... (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 246).— Empl. subst. Malgré le plaisir que le succès d'une tracasserie ne peut manquer de causer à un tracassier je n'en étais pas plus heureux (PICARD, Avent. E. de Senneville, 1813, p. 243). La rapacité proverbiale des fossoyeurs — (quels noirs tracassiers!...) — (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 240).B. — [En parlant d'un inanimé] Qui manifeste une tendance à la tracasserie. Toutes sortes de précautions étaient prises pour empêcher le marchand ou l'artisan de tromper l'acheteur, pour les obliger à « faire œuvre bonne et loyale ». — Sans doute, un moment arriva où les règles devinrent inutilement tracassières (DURKHEIM, Divis. trav., 1902, p. XVI). Il se distinguait par une activité tracassière et minuscule Baryton, qui rendait la vie bien fatigante autour de lui (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 530).REM. Tracassièrement, adv. De façon tracassière, avec tracasserie. L'existence des Tournelles, existence certainement très mouvementée, grâce à l'esprit tracassièrement actif de Madame Gérard (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 84).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1680 subst. masc. « celui qui a l'habitude de faire des difficultés dans les affaires » (RICH.); 2. id. subst. fém. « celle qui suscite des ennuis pour des motifs de peu d'importance » (ibid.); 3. 1718 « celui qui aime à susciter les brouilles » (Ac.). B. Adj. 1690 (FUR.: les femmes sont plus tracassieres que les hommes); 1787 zèle indiscret et tracassier (VOLNEY, Voyage en Syrie, t. 2, p. 22). Dér. de tracasser; suff. -ier. Fréq. abs. littér.:58.
tracassier, ière [tʀakasje, jɛʀ] adj. et n.ÉTYM. 1680; de tracasser.❖1 Qui tracasse (II.), fait subir des tracasseries (3.). || Une personne, une direction tracassière, un directeur tracassier (→ Fléau, cit. 9; méticuleux, cit. 1; pâte, cit. 14). || Une administration tracassière.1 Les industriels se plaignent de la rigueur de leurs impôts et de la bureaucratie tracassière.A. Sauvy, Croissance zéro ?, p. 67.♦ N. || Un tracassier, une tracassière (→ Astuce, cit. 1).2 Qui tracasse (II.), s'occupe de (qqn) avec trop d'insistance et de minutie. || Une affection minutieuse (cit. 3) et tracassière.2 Il y a cent fois plus de petitesse provinciale et de curiosité tracassière sur ce que fait le voisin à Tours ou à Angers, qu'à Granville ou à Avranches.Stendhal, Mémoires d'un touriste, t. II, p. 63.
Encyclopédie Universelle. 2012.